DES RÉPONSES AUX DÉRIVES ÉCONOMIQUES
Ce n'est pas au
consommateur d'être un expert en alimentaire industriel bac + 5 pour pouvoir
analyser ce qui est bon pour lui, c'est à un service de l'Etat de le faire et
d'interdire le nuisible (le miel sans miel, la confiture de fraise sans
fraises, le sirop de grenadine sans grenade (après des recherches infructueuses
dans 3 chaines de supermarché, j'ai été voir chez Super U ce jour, 10 marques
différentes pas une seule ne contenant de grenade), les additifs de saveur et
de texture, le sel dans toutes les conserves de légumes (ma grand mère ne
mettait pas de sel dans ses bocaux de petits pois récoltés du jardin), etc.
Cette nourriture médiocre à commencé à se répandre à la fin du XIX éme, à une
époque où les gens étaient peu cultivés, mais possédaient une culture
traditionnelle leur assurant une base cognitive. Aujourd'hui l'offre est
confusionnelle, pas seulement dans l'alimentaire, partout, l'informatique
ajoute à cette confusion, et après on s'étonne que les gens n'ont plus de repères,
que la société est schizophrène, que les pathologies de toutes sortes
augmentent.
Le goulet
d'étranglement qu'il faut frapper, c'est la grande distribution qui contraint
les producteurs à produire nuisible en leur imposant ses normes (fruits et tomates
insipides, sel, sucre, gras, additifs, emballages, obsolescence, etc). C'est à
l'Etat d'imposer des normes sanitaires draconiennes. Le petit artisan et le
maraîcher bio qui vend des paniers ne posent pas de problème.
Le paradigme qui
veut que pour créer des emplois, l'entreprise soit libre de vendre tout et
n'importe quoi, est l'étendard de bataille du néolibéralisme, d'une mauvaise
foi évidente, car les mêmes font d'un autre coté, tout pour réduire les charges
salariales et les emplois. Ne nous leurrons pas, la seule valeur du capitalisme
: c'est le profit et rien d'autre (ce qui est d'ailleurs légitime), le reste ce
ne sont que des arguments trompeurs pour manipuler les politiques et l'opinion
publique. Ces thèses libérales et tous les arguments de vente pour noyer les
esprits témoignent d'une arnaque à grande échelle et d'une manipulation
réfléchie de la culture de base qui imprègne les masses. A la limite, ce n'est
pas à l'offre de chercher à faire de la qualité, de respecter l'homme et la
planète, car c'est contradictoire avec son principe fondamental : le profit.
C'est à l'Etat de lui imposer des contraintes, il est là dans son rôle de
régulateur et de protecteur suprême de la cité.
Le problème est
mondial, et si la France agit seule, il n'est pas du tout certain que les
entreprises françaises soient celles qui en pâtissent le plus, car la toxicité
vient principalement d'ailleurs, des pays où la réglementation est très faible
et la contrefaçon galopante, Chine et Etats Unis en tête. La France peut imposer
un protectionnisme drastique et intelligent, non sur les taxes mais sur la
qualité des produits, dénoncer tous les accords internationaux, OMC, Gatt et UE
en tête, car elle est souveraine. Elle peut même se monter pinailleuse,
procédurière et abusive, installer un dédale administratif pour les
accréditations à l'importation, faire traîner les procédures et rejeter des
dossiers sans justification, invoquer des activités nuisibles d'une
multinationale dans certains pays pauvres sans même en fournir la preuve, pour
lui interdire toute activité en France. Se montrer arbitraire et même de
mauvaise foi (la réciprocité à la mauvaise foi du néolibéralisme, oblige) pour
rapatrier au pays des productions disparues depuis longtemps, car elle est
souveraine et la souveraineté est dictatoriale et autoritaire par nature. La
France est un grand pays agricole et industriel qui peut nourrir sa population
et offrir aux français tout ce qu'ils ont besoin.
Cela n'a jamais été fait, et n'existe nulle part
ailleurs, et alors ? A toute chose il faut un commencement. Si on veut stopper
les dérives et inverser les causalités menaçantes, il faut agir et agir vite,
ne pas compter sur le bon vouloir des entreprises et la sagesse des
consommateurs, car c'est une excuse pour ne rien faire, et c'est totalement
inopérant compte tenu de la psychologie humaine. Et espérer que d'autres
nations nous suivront un jour. Il ne faut pas se leurrer des fantasmes de
l'économie dite verte, si on veut éviter une hausse des températures de plus de
3 degrés à la fin de ce siècle, il faut que l'économie occidentale chute de 50%
pour compenser la progression légitime de l'économie des pays les plus pauvres,
et après ce sera pire, surtout si nous ne faisons rien.