Le mythe de
l’addiction à la nicotine
Lettre du professeur Molimard à la HAS
La Haute
autorité de santé s’apprête à réviser la recommandation
de l’Afssaps de 2003 sur les stratégies d’aide à l’arrêt du
tabac. Cette recommandation "de bonne pratique" a été
rédigée, comme beaucoup d’autres, sur la base d’une expertise en situation
incontrôlée de conflits d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique. Le résultat
en était la promotion d’interventions médicamenteuses peu ou pas efficaces,
voire présentant une balance bénéfice risque défavorable.
Dans cette lettre au Président de la HAS adressée le 27 juin
2012, le professeur Robert MOLIMARD résume les connaissances scientifiques sur
l’effet réel de la nicotine chez les fumeurs. Elles permettent de comprendre la
nécessité d’une expertise indépendante de l’industrie pharmaceutique, pour
élaborer de nouvelles recommandations fiables et aider efficacement ceux qui
veulent arrêter de fumer.
Ce
document exceptionnel, fruit de 35 années de recherche par le pionnier de la
tabacologie en France, doit être lu et relu par les soignants et patients
soucieux de connaître le rôle réel de la nicotine dans l’addiction au tabac, sa
place dans l’aide à son arrêt, pour des soins de qualité libérés des influences
commerciales.
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Objet : Actualisation des recommandations de l’Afssaps de
2003 - Note de cadrage sur l’arrêt de la consommation de tabac : du
repérage au maintien de l’abstinence.
Fournes-en-Weppes, le 27 juin
2012
A : Monsieur le Professeur Jean-Luc HAROUSSEAU
A : Monsieur le Professeur Jean-Luc HAROUSSEAU
Président du Collège de la HAS
2 Avenue du Stade de France
93218 Saint Denis la Plaine Cedex
2 Avenue du Stade de France
93218 Saint Denis la Plaine Cedex
Monsieur
le Président,
L’hôpital Paul Guiraud à Villejuif où je continue d’exercer une
activité bénévole m’a communiqué la note de cadrage concernant la mise à jour
des recommandations de bonne pratique concernant l’aide à l’arrêt du tabac
publiées par l’AFSSAPS en 2003.
Il paraît effectivement nécessaire qu’une nouvelle
recommandation soit édictée, d’autant que la tendance est que ces
recommandations deviennent un jour opposables aux médecins. Il est donc de la
plus haute importance qu’elles soient conformes aux meilleures preuves
scientifiques, et libres de toute influence commerciale, ce qui n’était pas le
cas de la recommandation 2003.
En tant que membre du conseil d’administration du Formindep et responsable de ce qui concerne le
tabagisme, je suis mandaté par son président pour vous faire part de mes
réflexions à ce sujet.
J’estime
avoir une expertise particulièrement solide sur le tabac et le tabagisme :
Clinique, puisque j’ai ouvert en 1977 à l’Hôpital de Nanterre
une des premières consultations pour les patients souhaitant s’arrêter
de fumer, et continue à ce jour à l’Hôpital Paul Guiraud. J’ai toujours assuré
personnellement ces consultations.
Expérimentale. J’ai consacré l’activité de mon laboratoire de
médecine expérimentale de l’UER de Saints-Pères à Paris à des recherches
sur le phénomène de dépendance au tabac et à ses composants, travaux que je
continue en m’associant au laboratoire de neuro-psycho-pharmacologie du Docteur
Renaud de Beaurepaire à l’Hôpital Paul Guiraud.
Associative. J’ai fondé en 1983 la Société d’Etude de la
Dépendance Tabagique, devenue en 1990 Société de Tabacologie, selon un
néologisme que j’ai proposé. Je l’ai présidée jusqu’en 2004.
Enseignement. J’ai créé en 1986 à Paris V le diplôme
"Dépendance tabagique et Phénomènes comportementaux apparentés", que
j’ai organisé jusqu’en 2009, sous le nom de Diplôme Interuniversitaire de
Tabacologie à Paris XI - Paris XII. C’est, je le crois, le premier enseignement
coordonné au monde sur le sujet. J’ai ouvert le site internet http://tabac-humain.com pour
continuer à diffuser cet enseignement, lorsque cela ne m’a plus été possible
dans le cadre de l’Université.
Cette expertise m’avait valu d’être inscrit d’office en 2003
dans le groupe de travail de l’AFSSAPS [1], présidé par le Professeur Gilbert Lagrue. Je n’ai cependant
pas participé à l’élaboration de cette recommandation.
En effet, le décret d’application de l’article 26 de la loi du 4
mars 2002 (décret 2007-454 du 25 mars 2007) n’étant alors pas paru, les
différents experts participant à la rédaction de ces recommandations n’étaient
pas tenus de déclarer leurs liens d’intérêt. Il me semblait cependant évident
que ce groupe était sous l’influence dominante de Pfizer et GSK, Pierre Fabre
Santé et Novartis. Ayant eu l’expérience d’une réunion antérieure à l’AFSSAPS
et de deux à l’INPES [2] dans une ambiance analogue, j’avais parfaitement compris
que mes arguments n’avaient aucune chance d’être entendus. De ce fait, la vaste
étude bibliographique analysée n’a pas été soumise à une critique objective
nécessaire, alors que les travaux cités sont en majorité financés par
l’industrie pharmaceutique [3].
Ces recommandations paraissent donc plutôt comme le support
officiel de la promotion d’un traitement médicamenteux, à l’époque
essentiellement des "substituts nicotiniques". Or la note de cadrage
fait expressément référence à la mise à jour de la Guideline US de 2000 [4], et en reflète l’esprit. Compte tenu des considérables liens
d’intérêts des leaders US avec les firmes pharmaceutiques fabriquant ou vendant
des médicaments dits « de sevrage tabagique », j’ai les
plus vives inquiétudes concernant l’indépendance de la future recommandation.
Ove Fernö, un chimiste suédois de la firme LEO raconte dans une
interview la saga de la mise au point de la gomme à la nicotine, de 1967 au
brevet en 1978 [5]. D’après son auto-observation, il avait la conviction que la
nicotine était le facteur de la dépendance au tabac. Pourtant l’équipe de
Russell à Londres se posait déjà des questions à ce sujet [6].
En fait, de simples observations pouvaient
déjà mettre en doute que la nicotine seule puisse expliquer la puissante
dépendance au tabac :
Habituellement, lorsqu’un chimiste isole d’une plante addictive
une molécule active, les toxicomanes s’en emparent rapidement (morphine de
l’opium, cocaïne de la feuille de coca, tétrahydrocannabinol du cannabis, etc.)
Nous connaissons la nicotine depuis un siècle et demi, extraite,
synthétisée. Utilisée comme insecticide, nous n’avons aucune observation de
son utilisation à visée toxicomaniaque.
Dans les périodes de guerre où le tabac était rare et
contingenté, nous n’avons aucune observation d’ajout de nicotine à des cigarettes
de feuilles diverses, armoise, noyer etc. utilisées comme substituts du tabac.
Dans les mêmes conditions, aucun trafic de nicotine n’a été
relaté.
La nicotine pure peut être obtenue de firmes chimiques (Fluka) à
440 € le litre, ce qui pour 1 € correspond à ce qu’apporteraient 143
paquets de cigarettes. Aucune "drogue" n’est accessible à un prix
aussi bas.
La nicotine est un produit naturel depuis longtemps décrit, tout
comme ses procédés d’extraction ou de synthèse. Rien de ce qui la concerne
n’est donc plus brevetable. Son prix est extrêmement faible par rapport à la
dose toxique. Les compagnies pharmaceutiques ayant en vue une commercialisation
devaient donc faire face à un problème de rentabilité. Comprimés ou solutions
de nicotine à ingérer étaient des formulations simples peu onéreuses, exposées
sans protection à la concurrence. Il fallait absolument augmenter le "cadre
de prix". La solution vint de l’exploitation de l’effet de premier passage hépatique .
L’argument est que la nicotine ingérée est absorbée par voie intestinale. Elle
serait amenée au foie par la circulation porte, où elle est détruite avant
d’atteindre la circulation générale. Elle serait donc inefficace. Il fallait
donc imaginer des voies d’administration court-circuitant le foie. Les
muqueuses buccale et nasale et la peau sont drainées par des veines périphériques.
Le sang gagne alors directement le coeur droit d’où, après le circuit
pulmonaire que peut éviter un inhaleur, le cerveau. Ont été ainsi mis au point
gommes, patches, inhaleurs, spray nasaux, brevetables et à forte valeur
ajoutée. Une objection
majeure est que la destruction de la nicotine ingérée par
le foie n’est pas totale. On sait depuis longtemps qu’un tiers de la dose
ingérée y échappe et accède directement à la circulation générale [7]. Au pH de l’organisme, un tiers de la nicotine n’est pas
ionisée et très liposoluble. Elle peut suivre l’absorption des graisses par le
canal thoracique, évitant le foie. Ainsi, avaler simplement 4 mg de nicotine
dans un verre d’eau en apporterait 30 % dans le sang artériel, soit 1,2
mg, exactement ce que fournit une gomme à 4 mg.
On a beaucoup insisté sur les 7 à 9 secondes que met la nicotine
d’une bouffée de cigarette inhalée pour arriver directement au cerveau. Un pic
de nicotinémie serait ainsi renouvelé à chaque bouffée, réalisant des
"shoots" cérébraux répétés de nicotine. Ils sont considérés comme
d’importance capitale pour l’établissement et l’entretien de la dépendance, et
expliqueraient le succès de la cigarette. Cependant, la tomographie à positrons
a montré que de tels pics n’existaient pas au niveau cérébral. La nicotine
marquée s’y accumule très progressivement pour atteindre un maximum en 5
minutes environ [8]. Plus simplement, les chiqueurs ou priseurs de tabac en sont
extrêmement dépendants, sans être sujets à de tels pics.
Karl Fagerström, diplômé de psychologie en 1975, travaille alors
pour sa thèse avec la gomme LEO. Il propose en 1978 un test pour évaluer la
dépendance des fumeurs, le FTQ (Fagerström Tolerance
Questionnaire). Le titre est neutre et assez incompréhensible, mais
Fagerström exprimait par ailleurs clairement que le but était de mesurer une
dépendance à la nicotine, jugée expliquer la dépendance au tabac [9]. En 1983 il intègre la firme devenue Pharmacia & Upjohn. Il
en est le Directeur de l’information scientifique sur les substituts
nicotiniques.
Le
rapport "Nicotine Addiction" [10]
Ce
rapport, base de tout le développement de l’histoire des "substituts
nicotiniques", est basé sur un syllogisme :
Prémisse 1 : Le tabac cause une puissante
dépendance ;
Prémisse 2 : Le tabac contient la nicotine, poison
neurotrope rare dans les autres plantes ;
Conclusion : La nicotine est responsable de la
dépendance au tabac.
Mais il s’agit en fait d’un pur sophisme. Le tabac contient
tellement d’autres substances, qui peuvent agir en synergie, éventuellement
avec la nicotine, qu’on ne peut tirer une telle conclusion. D’ailleurs, dans
cet énorme ouvrage aux 3 200 références, on chercherait en vain un seul article montrant
que l’Homme peut être dépendant de la seule nicotine. Par contre, le chapitre
« Traitement » se focalise d’emblée sur le « Nicotine replacement therapy ». Or on ne disposait
alors d’aucun recul sur l’efficacité de ce nouveau traitement, car la FDA
venait seulement d’approuver la mise sur le marché de la gomme à 2 mg. Mais
l’affaire était lancée. Le « Test
de Dépendance à la Nicotine », mis au point par Karl
Fagerström, était universellement diffusé, y compris dans les recommandations
2003 de l’AFSSAPS. [11]. Il a largement
contribué à implanter l’idée que la dépendance au tabac était une dépendance à la nicotine. Cela justifiait de traiter avec un médicament qui, tout en satisfaisant le besoin du fumeur, n’avait aucun des dangers de la cigarette.
contribué à implanter l’idée que la dépendance au tabac était une dépendance à la nicotine. Cela justifiait de traiter avec un médicament qui, tout en satisfaisant le besoin du fumeur, n’avait aucun des dangers de la cigarette.
Pourtant il s’agit d’un abus sémantique manifeste car aucun des
6 items du test de Fagerström ne fait référence à la nicotine. Dans le premier
test à 8 items un seul, retiré ultérieurement comme sans pertinence, se
référait au rendement en nicotine des cigarettes. Une étude factorielle
montrait vite que l’essentiel de la variance était expliquée par deux facteurs
orthogonaux : 1 - la précocité de la première cigarette de la journée et 2
- le nombre de cigarettes fumées quotidiennement [12]. Il s’agit donc uniquement d’un test de dépendance à la
cigarette. C’est ce que Fagerström lui-même, en rupture avec ses sponsors,
finit par reconnaître après des années d’intoxication des esprits, en demandant
que soit changé le titre de son test. [13]
C’est le centre de la question. On peut déjà noter qu’il
n’existe aucun exemple d’utilisation première de la nicotine seule comme
"drogue", alors que les toxicomanes sont prompts à adopter les
molécules purifiées extraites des plantes dont ils sont dépendants.
La seule éventualité est celle de la persistance d’une addiction
résiduelle à la seule nicotine, induite chez les ex-fumeurs par l’usage
antérieur du tabac :
Le phénomène de "Titration de la nicotine" est un fort
argument en faveur de la recherche par le fumeur d’une dose optimale
satisfaisante de nicotine. Ainsi, si l’on modifie ses cigarettes, il modifie
ses paramètres de fume pour garder sa dose [17]. Les fumeurs sont capables de retirer une quantité identique de
nicotine de cigarettes à faible et fort rendement [18]. Dans mon laboratoire, C. Cohen a montré qu’à rendement égal en
CO et en goudrons, lors d’une consommation de deux cigarettes au même rythme en
30 minutes, les cigarettes à fort rendement en nicotine étaient fumées moins
complètement que des cigarettes normales, et que les fumeurs reprenaient plus
tardivement leurs propres cigarettes et les fumaient moins complètement. Ils
n’appréciaient pas du tout ces cigarettes à fort rendement, qu’ils estimaient
franchement aversives. Ainsi la nicotine a un effet rassasiant, mais pas
récompensant [19]. Dans tous mes essais chez le rat, la nicotine s’est montrée
également régulièrement aversive. On peut donc formuler l’hypothèse que le
phénomène de titration, plutôt que traduisant la recherche d’une dose minimale
récompensante (un effet "seuil"), traduirait plutôt un "effet
plafond", limitant la consommation avant que la dose devienne aversive.
Dans l’hypothèse que le fumeur pourrait régler son absorption de
nicotine à un niveau personnel optimal, il était logique de tenter d’améliorer
les succès de la substitution nicotinique en adaptant la dose à celle
spontanément absorbée par le fumeur, calculée à partir de la cotinine
salivaire. Le résultat est absolument négatif [20].
Une grande majorité de publications s’accordent pour attribuer
aux gommes à la nicotine une amélioration du succès des tentatives d’arrêt.
Cependant, le pourcentage d’abstinents reste à un niveau faible. Ainsi, une
méta-analyse portant sur 14 essais randomisés, trouve que, dans des
consultations spécialisées, les succès comparés de la nicotine et de la gomme
placebo sont respectivement de 27 % vs 18 % à 6 mois, et 23 % vs
13 % à 12 mois. Cependant ce taux de succès est beaucoup moins brillant en
pratique générale 17 % vs 13 % à 6 mois, et 9 % vs 5 % à 12
mois [21].
Concernant le timbre, une méta-analyse sur 17 études (N = 5 098)
lui est assez favorable, 27 % vs 13 % en fin de traitement, et
22 % vs 9 % à 6 mois. [22].
Une très large méta-analyse par le groupe Cochrane en 2008 donne
des résultats également favorables, du même ordre de grandeur. Elle portait sur
40 000 fumeurs en 132 études, suivis au moins 6 mois. Pour l’ensemble RR = 1,58
(1,50-1,66), dont 1,43 pour la gomme, 1,66 pour le timbre, 1,90 pour
l’inhaleur, 2,00 pour les pastilles et 2,02 pour le spray nasal. [23]. Cependant, une autre métaanalyse portant sur 7 études trouve
des résultats beaucoup moins brillants. Quatre portaient sur la gomme, deux sur
l’inhaleur et une laissait le libre choix. Les 2 767 fumeurs étaient traités
pendant 6 à 18 mois, et suivis de 12 à 26 mois. 6,75 % seulement étaient
abstinents à 6 mois, contre la moitié recevant le placebo [24].
Quelques objections majeures viennent cependant tempérer ces
résultats d’études randomisées à double insu qui, pour en être favorables,
restent cependant modestes, en moyenne 1,6 fois l’effet du placebo :
1 - En théorie, si le double insu était strict, les fumeurs ne
devraient pas pouvoir deviner quel produit ils ont reçu dans plus de 50 %
des cas. Il suffit donc de le leur demander. Or ils connaissent les effets de
la nicotine et sont souvent capables de deviner juste. En fait, la qualité du
double insu n’est en général ainsi pas vérifiée. [25].
2 - Comparés avec des études indépendantes, les résultats des
essais financés par l’industrie sont plus souvent significatifs, avec des
rapports de cotes plus importants [26]. De plus, les résultats ont tendance à être publiés dans des
revues à plus large impact [27].
3 - Le biais de publication est difficilement calculable tant
que les essais ne sont pas systématiquement déclarés. C’est ainsi que j’ai
personnellement coordonné une étude multinationale sur un patch à la nicotine.
Elle a été remarquablement réalisée par une entreprise spécialisée dans les
essais cliniques (Besselaar). Les résultats n’ayant pas été favorables, le
laboratoire qui avait financé l’étude ne l’a pas publiée.
De plus lorsque les "substituts nicotiniques" ont
cessé d’être délivrés sur prescription médicale et ont été vendus librement
"over the counter" sans prise en charge psychologique, leur
efficacité n’est plus décelable après 3 mois [28]. Plusieurs méta-analyses ont étudié ce problème. Ainsi, l’une a
porté sur 4 études d’essais randomisés, comparant un patch à la nicotine à un
patch placebo, avec une OR de 2,5 en faveur de la nicotine. Dans quatre études
comparant la prescription à l’achat "over the counter", dont deux randomisées,
les résultats ne sont absolument pas homogènes. Combinés, le résultat n’est pas
significatif (OR = 1,4 ; IC 95 % : 0,6-3,3). A long terme (au delà de
6 mois), le taux d’abstinence est misérable, très inhomogène selon les études
(de 1 % à 11 %) globalement à 7 % (IC 95 %: 4 % to
11 %) [29]. Une revue méthodologique des publications sur l’intérêt des
substituts nicotiniques en population réelle, vendus sans ordonnance, révèle de
nombreux défauts, y compris la fourniture de substituts gratuits, l’absence
d’évaluation de la qualité du double insu, et d’un suivi sérieux, ainsi que
d’importantes limitations concernant les méta-analyses. Cette revue conclut que
la supériorité des substituts nicotiniques "over the counter" sur
l’arrêt du tabac sans aide n’est pas démontrée de façon convaincante [30].
Un aspect important est l’efficacité dans les études de cohorte.
Dans un questionnaire adressé en 1998 aux participants d’une cohorte établie en
1989, 1 954 répondeurs étaient fumeurs en 1989. 36 % avaient utilisé des
substituts nicotiniques, alors disponibles sans ordonnance, (10 % la
gomme, 16 % le timbre, et 10 % les deux). Leur taux de succès était de
30 %, contre 39 % chez les non-utilisateurs (p<0,01)). Les auteurs
concluent que cela traduit vraisemblablement une tendance à utiliser la
nicotine chez les fumeurs très dépendants qui n’arrivent pas à arrêter seuls. [31].
Une autre étude prospective de la Harvard School of Medicine a
consisté à recruter par téléphone de façon aléatoire des fumeurs ayant arrêté
de fumer dans les deux dernières années. Interviewés entre janvier 2001 et juin
2002, puis dans une seconde vague entre janvier 2003 et juin 2004, et enfin
entre janvier 2005 et juin 2006, leur taux d’abstinence a été évalué selon
qu’ils avaient ou non utilisé des médicaments nicotiniques, et éventuellement
des conseils par professionnels, associés ou non. La conclusion est décevante.
Aucun effet n’a été observé sur le maintien de l’abstinence, quelle que soit la thérapeutique
utilisée [32].
Les adolescents sont une population où l’efficacité d’un traitement
serait d’une importance particulière. Une méta-analyse a porté sur 6 essais
contrôles randomisés comportant 816 fumeurs de 12 à 20 ans. Aucune augmentation
significative de l’abstinence n’a été observée, aussi bien à court terme (12
semaines) qu’avec un suivi de 26 semaines. [33].
·
Le remboursement
Initialement, les gommes à la nicotine devaient être délivrées
sur ordonnance médicale. C’était un frein considérable à leur diffusion,
d’autant que l’Assurance maladie n’acceptait pas de les rembourser. C’était une
attitude logique. La nicotine n’est pas un traitement du cancer du poumon, de
l’infarctus ou de la BPCO. C’est donc très indirectement, de façon aléatoire et
à longue échéance, qu’elle pourrait éventuellement les prévenir. Or l’assurance maladie
a toujours refusé de prendre en charge la prévention, qui porte sur de grandes
populations, et est de ce fait particulièrement onéreuse. Elle considère que
c’est du ressort des politiques de santé publique.
Faute de pouvoir obtenir ce remboursement, les firmes
pharmaceutiques ont fait pression pour que la nicotine puise être obtenue sans
ordonnance, arguant du fait qu’il était illogique de pouvoir l’acheter sans
contrôle ni limite sous forme de tabac. Ayant eu gain de cause, elles étaient
dès lors autorisées à faire de la publicité dans les media pour ces produits,
ce qui est interdit pour les médicaments de prescription. Mais, malgré des
campagnes télévisées intenses, alors que nul n’a été besoin de publicité à la
télévision ou sur les culs-de-bus pour que les héroïnomanes découvrent par
eux-mêmes que la codéine soulageait quelque peu leur manque, les fumeurs n’ont
pas suivi. Les ventes ne se sont pas envolées, et l’efficacité générale n’a pas
été accrue. Les pressions du lobbying se sont alors faites fortes auprès du
gouvernement pour contourner l’interdiction de remboursement. Les médicaments
de "sevrage tabagique" ont alors été présentés comme de première
nécessité, si bien que le 1er février 2007, le gouvernement a décidé d’accorder
une subvention de 50 € par an et par fumeur pour lui permettre l’achat de
substituts nicotiniques, portée à 150 € pour les femmes enceintes. À peine
arrivée sur le marché, la varenicline a immédiatement bénéficié de cette
disposition, pour n’en être retirée qu’en juin 2011 du fait de la
multiplication des accidents attribués à ce produit. Evidemment, c’est
l’Assurance maladie qui a été mise à contribution. Mais en dépit de ce
remboursement déguisé, la publicité à continué à être diffusée, parfois sous
forme masquée indirecte pour la varenicline. « Tabac,
j’arrête avec mon médecin ! » était une campagne Pfizer
lancée avec le partenariat de diverses sociétés savantes.
Un pas de plus vers la prise en charge par la collectivité de
ces médicaments est que les fumeurs puissent les obtenir gratuitement, aux
dépens évidemment de l’Assurance maladie. Très peu de publications ont évalué
l’impact de la gratuité des substituts nicotiniques sur les succès. La plus
ancienne ne porte que sur 375 fumeurs. Je n’ai pu lire que l’abstract. Il ne précise
pas la répartition des groupes. L’employeur fournissait le produit. Au bout
d’un an, les succès étaient de 38 % vs 27 % en faveur de la nicotine
gratuite. [34]. Une large étude française a été réalisée dans les Centres d’Examens
de Santé. Deux groupes étaient constitués. Dans les 22 centres du groupe
"intervention" 1 585 fumeurs (38 % des éligibles) acceptèrent
d’entrer dans l’étude. Ils recevaient un document leur permettant d’obtenir
gratuitement chez un pharmacien pour 3 mois de traitement par gomme ou patch au
choix. Dans les 25 centres témoins, 2 597 fumeurs (45,9 % des éligibles)
ne recevaient que le conseil minimal. Un questionnaire était envoyé
à domicile au bout de 6 mois pour juger de l’évolution du tabagisme. 26 %
des questionnaires ont été retournés dans les 2 groupes, faisant état d’un
arrêt du tabac dans 29,9 % du groupe intervention et 10,3 % du groupe
témoin. [35]. C’est une étude ouverte de l’effet des médicaments
nicotiniques comparativement à un groupe témoin ne recevant que de conseils.
Les succès sont tout à fait comparables à des études analogues, voire à
certains essais contre placebo. Cette étude n’analyse en aucune façon l’effet
de la gratuité, et ne peut plaider en sa faveur. Construire un protocole
expérimental qui ne prête pas à critique sur un tel sujet est
quasi impossible. Une approche différente a cependant été réalisée. L’hypothèse
était d’approvisionner en patches gratuits pour des traitements variant de 2,
4, 6 et 8 semaines des fumeurs suffisamment motivés pour avoir appelé une ligne
téléphonique d’aide à l’arrêt. Un contact téléphonique après 12 mois jugeait du
résultat. Aucune relation entre la dose et les succès n’a été observée. Les
auteurs reconnaissent qu’aucune conclusion ferme ne peut en être tirée et que
des études ultérieures seraient nécessaires [36].
Il apparaît clair que la nicotine n’est pas l’unique facteur de
la dépendance au tabac. Mais ce n’est pas une molécule inerte, et certains
fumeurs peuvent tirer partie de ses effets pharmacologiques, sans pour autant
créer une dépendance, tout en étant un facteur capable de l’entretenir.
·
La glycémie
La nicotine augmente rapidement la glycémie en mobilisant le
glycogène hépatique par son action adrénergique. Par voie humorale, elle libère
de l’adrénaline par action directe sur la médullosurrénale. Par voie nerveuse,
en stimulant le neurone sympathique post ganglionnaire qui émet les nerfs
glucosécréteurs hépatiques. Ainsi, la première cigarette du matin augmente la
glycémie plus rapidement que le petit déjeuner. C’est ce que confirme l’étude
non publiée sur un patch dont j’ai fait état. Les sujets avaient un bilan
biologique à jeun le matin de la pose de leur premier patch, et un contrôle
après 6 semaines de traitement. La glycémie des 80 succès n’avait alors pas
varié depuis la valeur de départ, tandis que chez les 277 qui avaient repris
leurs cigarettes, elle s’était accrue de 4,7 % (p<0,001). Mais, en ne
considérant que les sujets qui avaient reçu le timbre placebo, la glycémie
initiale des 25 succès était de 5 mOs/l, alors que celle des 101 échecs était inférieure
à 4,6 mOs/l. Tout se passe donc comme si certains fumeurs légèrement
hypoglycémiques n’avaient pas supporté la privation de leur cigarette. La
compensation alimentaire suscitée par les fringales est alors la seule façon
d’y faire face, avec pour corollaire la prise de poids [37]. Ceci peut expliquer certains succès thérapeutiques de la nicotine,
en général limités aux premières semaines d’abstinence, avant que les fumeurs
retrouvent leur équilibre glycémique en reprenant une cigarette.
Beaucoup de fumeurs disent que fumer les stimule, les maintient
en éveil, les aide à travailler, physiquement et intellectuellement. C’est
clairement une action stimulante de la nicotine sur le locus coeruleus [38]. A l’arrêt du tabac, certains fumeurs peuvent ressentir une
diminution d’efficacité et trouver une amélioration dans la nicotine
médicamenteuse. D’ailleurs des comprimés de glucose ont eu une action favorable
sur le désir de fumer. [39]. Cependant une étude randomisée n’a pas démontré d’effet sur
l’abstinence [40]. Ceci démontre que l’hypoglycémie n’est pas la cause de la
dépendance tabagique, bien que sa correction par le glucose atténue les effets
du sevrage.
Une majorité de fumeurs déclarent que la cigarette les relaxe,
ce qui paraît paradoxal, contrastant avec l’effet adrénergique de stimulation
centrale, tel qu’on le voit dans le stress qui, comme ce terme l’évoque,
s’accompagne au contraire d’une tension musculaire par stimulation du système
réticulé descendant. Ce phénomène est connu sous le nom de « paradoxe de
Nesbitt », qui a reçu de nombreuses tentatives d’interprétation, sans
qu’aucune soit parfaitement satisfaisante [41]. En fait la réponse était déjà donnée bien avant la publication
de Nesbitt. [42]. La nicotine stimule directement l’interneurone de Renshaw de
la corne antérieure de la moelle. La conséquence est l’inhibition de l’activité
des motoneurones α qui devraient normalement répondre par une hyperactivité
tonique à la contraction des fuseaux neuromusculaires sous l’influence de la
stimulation réticulée par la nicotine. Il en résulte une chute du tonus
musculaire, une réelle relaxation perçue par le fumeur, d’origine médullaire,
contrastant avec
la stimulation centrale. Cet effet, en particulier chez les sujets stressés, peut être ressenti par le fumeur comme un bénéfice, et expliquer également des effets initiaux favorables de la nicotine au début de l’abstinence.
la stimulation centrale. Cet effet, en particulier chez les sujets stressés, peut être ressenti par le fumeur comme un bénéfice, et expliquer également des effets initiaux favorables de la nicotine au début de l’abstinence.
Cependant par son action centrale, la nicotine entretient
anxiété et le stress, qui ont tendance à s’atténuer à l’arrêt de la cigarette [43].
La mise en évidence s’un système de récompense [44] a déclenché une foule de travaux sur les relations entre
les produits générateurs de dépendance et le nucleus accumbens. En effet,
pratiquement toutes les drogues connues stimulent ces structures cérébrales, de
façon souvent intense. Bien entendu, on a expliqué la dépendance au tabac par
le fait qu’à l’instar de autres drogues, la nicotine les stimulait, et de
nombreux schémas explicatifs ont été publiés dans la presse de vulgarisation.
Cependant, la stimulation par la nicotine est très faible,
comparée à l’amphétamine et la cocaïne. Il est très difficile d’obtenir des
auto-administrations chez le rat, je m’y suis essayé sans succès pendant des
années, alors que je les obtenais facilement avec la cocaïne. On n’y arrive que
par des subterfuges, où l’on remplace par de la nicotine un renforçateur ayant
déjà induit une addiction, et dans des souches de rats sélectionnés.
L’extension au tabagisme humain d’un modèle où la sécrétion de dopamine dans le
nucleus accumbens à partir de données animales, très variable selon l’espèce et
la souche, pourrait ne pas être suffisamment justifiée [45]. Chez l’Homme en effet, les études de libération de dopamine
dans le striatum sous l’influence de la nicotine ne donnent pas des résultats
aussi tranchés. Il n’y a aucune différence générale de concentration de
dopamine dans aucune des régions du striatum explorées sous l’influence de la
nicotine. Cependant les modifications individuelles de concentration en
dopamine étaient corrélées avec des sensations subjectives agréables (joie,
amusement), suggérant que la dopamine puisse cependant jouer un rôle dans les
effets de la nicotine [46]. A l’opposé, apparaissent comme une voie plus intéressante les
effets de la nicotine sur les structures impliquées dans la réaction aux
stimulus à fumer, amygdale et cortex cingalaise [47] et dans les structures de mémorisation comme l’hippocampe [48]. C’est ainsi que peuvent s’interpréter les remarquables
résultats de mon ancienne thésarde C. Cohen. Ayant obtenu que des rats
s’auto-administrent de la nicotine par voie veineuse, elle associa un stimulus
audiovisuel à la pression du levier, mais la moitié d’entre eux ne recevaient
plus de nicotine. Ne recevant que du sérum salé, ce groupe rapidement ne pressa
plus le levier, démontrant que le stimulus audiovisuel ne suffisait pas à
entretenir le comportement d’administration. Après un temps, elle supprima
alors la nicotine dans le premier groupe. Ne recevant plus de nicotine, les
rats continuèrent à presser les leviers, avec une fréquence croissante, pendant
une durée supérieure à 3 mois, où elle arrêta l’expérience [49]. Ainsi la nicotine s’est montrée nécessaire pour obtenir le
comportement, mais celui-ci continuait en son absence, comme si elle avait
gravé en mémoire le stimulus associé. Ceci permet d’éclairer des observations,
dans lesquelles les fumeurs abstinents préfèrent des cigarettes dénicotinisées
à des gommes à la nicotine [50], ainsi sans doute que certains ex-fumeurs sont satisfaits par
des cigarettes électroniques ne contenant pas de nicotine.
Nous ne disposons hélas d’aucune médication suffisamment
efficace pour faire l’objet d’une recommandation, qu’il s’agisse de la nicotine
sous toutes ses formes, du bupropione (Zyban°) ou de la varenicline (Champix°).
Le niveau de preuve de leur efficacité est très faible et critiquable. Les
médecins sont formatés à la prescription quasi-obligatoire de ces produits par
une littérature scientifique biaisée et des leaders d’opinion liés par des
conflits d’intérêts, et par la demande d’une population conditionnée par les
revues grand public et la publicité. Le rôle des autorités de santé serait d’apporter une
information objective à l’égard de ces produits, dont l’activité n’est guère
supérieure à un effet placebo, mais avec des conséquences financières qui
grèvent inutilement le budget des familles et de l’Assurance maladie. Une
analyse sérieuse me semble ne pouvoir conclure qu’à un très faible rapport
bénéfice/coût ou risques.
C’est pourquoi nous vous demandons, monsieur le Président,
d’être particulièrement attentif à la composition de la commission et à
l’objectivité et l’indépendance de ses travaux. Je dois ajouter qu’il risque de
vous être difficile de trouver des experts indépendants dans le domaine du
tabagisme, depuis des années soumis au marketing des firmes.
Je vous prie de croire,
Monsieur le Président, en l’assurance de mes sentiments les plus respectueux.
Robert
MOLIMARD
Conformément
à l’article L4113-13 du CSP, je déclare une absence de liens d’intérêts avec
des entreprises et établissements produisant ou exploitant des produits de
santé ou des organismes de conseil intervenant sur ces produits.
[1] Agence
Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé, rebaptisée ANSM depuis le 1er mai 2012
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LOI no 91-32 du 10
janvier 1991 relative à la lutte contre le tabagisme et l'alcoolisme (1), dite
loi EVIN
L'Assemblée nationale et le Sénat ont adopté,
Vu la décision du Conseil constitutionnel no 90-283 DC en date du 8 janvier 1991,
Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit:
Vu la décision du Conseil constitutionnel no 90-283 DC en date du 8 janvier 1991,
Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit:
Art. 1er. - A compter du
1er janvier 1992, il est interdit de prendre en compte le prix du tabac pour le
calcul des indices de prix à la consommation, publiés par les administrations
de l'Etat, et notamment l'Institut national de la statistique et des études
économiques.
Art. 2. - L'article L.
192 du code de la santé publique est complété par un alinéa ainsi rédigé:
<<Ils reçoivent à cette occasion par le médecin scolaire une information concernant les causes, les conséquences et les moyens de traitement et de lutte contre le tabagisme, l'alcoolisme et la toxicomanie.>>
<<Ils reçoivent à cette occasion par le médecin scolaire une information concernant les causes, les conséquences et les moyens de traitement et de lutte contre le tabagisme, l'alcoolisme et la toxicomanie.>>
TITRE Ier
DISPOSITIONS RELATIVES A LA LUTTE
CONTRE LE TABAGISME
Art. 3. - I. - A compter
du 1er janvier 1993, l'article 2 de la loi no 76-616 du 9 juillet 1976 relative
à la lutte contre le tabagisme est ainsi rédigé:
<<Art. 2. - Toute propagande ou publicité, directe ou indirecte, en faveur du tabac ou des produits du tabac ainsi que toute distribution gratuite sont interdites.
<<Ces dispositions ne s'appliquent pas aux enseignes des débits de tabac, ni aux affichettes disposées à l'intérieur de ces établissements, non visibles de l'extérieur, à condition que ces enseignes ou ces affichettes soient conformes à des caractéristiques définies par arrêté interministériel.
<<Toute opération de parrainage est interdite lorsqu'elle a pour objet ou pour effet la propagande ou la publicité directe ou indirecte en faveur du tabac ou des produits du tabac.>> II. - Jusqu'au 1er janvier 1993, les dispositions actuelles de l'article 2 de la loi no 76-616 du 9 juillet 1976 demeurent en vigueur sous réserve de la modification suivante après les mots <<de propagande et de publicité>> sont insérés les mots: <<, directe ou indirecte,>>.
<<Art. 2. - Toute propagande ou publicité, directe ou indirecte, en faveur du tabac ou des produits du tabac ainsi que toute distribution gratuite sont interdites.
<<Ces dispositions ne s'appliquent pas aux enseignes des débits de tabac, ni aux affichettes disposées à l'intérieur de ces établissements, non visibles de l'extérieur, à condition que ces enseignes ou ces affichettes soient conformes à des caractéristiques définies par arrêté interministériel.
<<Toute opération de parrainage est interdite lorsqu'elle a pour objet ou pour effet la propagande ou la publicité directe ou indirecte en faveur du tabac ou des produits du tabac.>> II. - Jusqu'au 1er janvier 1993, les dispositions actuelles de l'article 2 de la loi no 76-616 du 9 juillet 1976 demeurent en vigueur sous réserve de la modification suivante après les mots <<de propagande et de publicité>> sont insérés les mots: <<, directe ou indirecte,>>.
Art. 4. - Les articles
1er, 3, 9, 12, 16 et 18 de la loi no 76-616 du 9 juillet 1976 précitée sont
ainsi rédigés:
<<Art. 1er. - Sont considérés comme produits du tabac les produits destinés à être fumés, prisés, mâchés ou sucés, dès lors qu'ils sont, même partiellement, constitués de tabac, ainsi que les produits destinés à être fumés même s'ils ne contiennent pas de tabac, au sens du troisième alinéa (2o) de l'article 564 decies du code général des impôts.>> <<Art. 3. - Est considérée comme propagande ou publicité indirecte toute propagande ou publicité en faveur d'un organisme, d'un service, d'une activité, d'un produit ou d'un article autre que le tabac ou un produit du tabac lorsque, par son graphisme, sa présentation, l'utilisation d'une marque, d'un emblème publicitaire ou de tout autre signe distinctif, elle rappelle le tabac ou un produit du tabac.
<<Toutefois, ces dispositions ne sont pas applicables à la propagande ou à la publicité en faveur d'un produit autre que le tabac ou un produit du tabac qui a été mis sur le marché avant le 1er janvier 1990 par une entreprise juridiquement et financièrement distincte de toute entreprise qui fabrique,
importe ou commercialise du tabac ou un produit du tabac. La création de tout lien juridique ou financier entre ces entreprises rend caduque cette dérogation.>>
<<Art. 1er. - Sont considérés comme produits du tabac les produits destinés à être fumés, prisés, mâchés ou sucés, dès lors qu'ils sont, même partiellement, constitués de tabac, ainsi que les produits destinés à être fumés même s'ils ne contiennent pas de tabac, au sens du troisième alinéa (2o) de l'article 564 decies du code général des impôts.>> <<Art. 3. - Est considérée comme propagande ou publicité indirecte toute propagande ou publicité en faveur d'un organisme, d'un service, d'une activité, d'un produit ou d'un article autre que le tabac ou un produit du tabac lorsque, par son graphisme, sa présentation, l'utilisation d'une marque, d'un emblème publicitaire ou de tout autre signe distinctif, elle rappelle le tabac ou un produit du tabac.
<<Toutefois, ces dispositions ne sont pas applicables à la propagande ou à la publicité en faveur d'un produit autre que le tabac ou un produit du tabac qui a été mis sur le marché avant le 1er janvier 1990 par une entreprise juridiquement et financièrement distincte de toute entreprise qui fabrique,
importe ou commercialise du tabac ou un produit du tabac. La création de tout lien juridique ou financier entre ces entreprises rend caduque cette dérogation.>>
<<Art. 9. - I. -
Les teneurs maximales en goudron des cigarettes sont fixées par un arrêté du
ministre chargé de la santé.
<<II. - Chaque unité de conditionnement du tabac ou des produits du tabac doit porter selon des modalités précisées par arrêté du ministre chargé de la santé la mention: "Nuit gravement à la santé".
<<III. - Chaque paquet de cigarettes porte mention:
<<1o De la composition intégrale, sauf, s'il y a lieu, en ce qui concerne les filtres;
<<2o De la teneur moyenne en goudron et en nicotine.
<<Un arrêté du ministre chargé de la santé fixe les modalités d'inscription de ces mentions obligatoires, les méthodes d'analyse permettant de mesurer la teneur en nicotine et en goudron et les méthodes de vérification de l'exactitude des mentions portées sur les paquets.
<<Chaque paquet de cigarettes porte, en outre, dans les conditions fixées par un arrêté du ministre chargé de la santé, un message de caractère sanitaire.
<<IV. - Les unités de conditionnement du tabac et des produits du tabac produites avant le 31 décembre 1991 qui ne seraient pas conformes aux dispositions des paragraphes II et III ci-dessus peuvent être commercialisées jusqu'au 31 décembre 1992 en ce qui concerne les cigarettes et jusqu'au 31 décembre 1993 en ce qui concerne les autres produits du tabac, à condition toutefois, d'une part, de comporter mention de la composition intégrale,
sauf, s'il y a lieu, en ce qui concerne les filtres, et de la teneur moyenne en goudron et en nicotine et, d'autre part, d'indiquer, en caractères parfaitement apparents, la mention: "abus dangereux".>> <<Art. 12. - Les infractions aux dispositions du présent titre sont punies d'une amende de 50000 F à 500000 F. En cas de propagande ou de publicité interdite le maximum de l'amende peut être porté à 50 p. 100 du montant des dépenses consacrées à l'opération illégale.
<<En cas de récidive, le tribunal peut interdire pendant une durée de un à cinq ans la vente des produits qui ont fait l'objet de l'opération illégale. <<Le tribunal ordonne, s'il y a lieu, la suppression, l'enlèvement ou la confiscation de la publicité interdite aux frais des délinquants.
<<Le tribunal peut, compte tenu des circonstances de fait, décider que les personnes morales, sont en totalité ou en partie solidairement responsables du paiement des amendes et des frais de justice mis à la charge de leurs dirigeants ou de leurs préposés.
<<La cessation de la publicité peut être ordonnée soit sur réquisition du ministère public, soit d'office par le juge d'instruction ou le tribunal saisi des poursuites. La mesure ainsi prise est exécutoire nonobstant toutes voies de recours. Mainlevée peut en être donnée par la juridiction qui l'a ordonnée ou qui est saisie du dossier. La mesure cesse d'avoir effet en cas de décision de non-lieu ou de relaxe.
<<Les décisions statuant sur les demandes de mainlevée peuvent faire l'objet d'un recours devant la chambre d'accusation ou devant la cour d'appel selon qu'elles ont été prononcées par un juge d'instruction ou par le tribunal saisi des poursuites.
<<La chambre d'accusation ou la cour d'appel statue dans un délai de dix jours à compter de la réception des pièces.>> <<Art. 16. - Il est interdit de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif, notamment scolaire, et dans les moyens de transport collectif,
sauf dans les emplacements expressément réservés aux fumeurs.
<<Un décret en Conseil d'Etat fixe les conditions d'application de l'alinéa précédent.>> <<Art. 18. - Les associations dont l'objet statutaire comporte la lutte contre le tabagisme, régulièrement déclarées depuis au moins cinq ans à la date des faits, peuvent exercer les droits reconnus à la partie civile pour les infractions aux dispositions de la présente loi.>>
<<II. - Chaque unité de conditionnement du tabac ou des produits du tabac doit porter selon des modalités précisées par arrêté du ministre chargé de la santé la mention: "Nuit gravement à la santé".
<<III. - Chaque paquet de cigarettes porte mention:
<<1o De la composition intégrale, sauf, s'il y a lieu, en ce qui concerne les filtres;
<<2o De la teneur moyenne en goudron et en nicotine.
<<Un arrêté du ministre chargé de la santé fixe les modalités d'inscription de ces mentions obligatoires, les méthodes d'analyse permettant de mesurer la teneur en nicotine et en goudron et les méthodes de vérification de l'exactitude des mentions portées sur les paquets.
<<Chaque paquet de cigarettes porte, en outre, dans les conditions fixées par un arrêté du ministre chargé de la santé, un message de caractère sanitaire.
<<IV. - Les unités de conditionnement du tabac et des produits du tabac produites avant le 31 décembre 1991 qui ne seraient pas conformes aux dispositions des paragraphes II et III ci-dessus peuvent être commercialisées jusqu'au 31 décembre 1992 en ce qui concerne les cigarettes et jusqu'au 31 décembre 1993 en ce qui concerne les autres produits du tabac, à condition toutefois, d'une part, de comporter mention de la composition intégrale,
sauf, s'il y a lieu, en ce qui concerne les filtres, et de la teneur moyenne en goudron et en nicotine et, d'autre part, d'indiquer, en caractères parfaitement apparents, la mention: "abus dangereux".>> <<Art. 12. - Les infractions aux dispositions du présent titre sont punies d'une amende de 50000 F à 500000 F. En cas de propagande ou de publicité interdite le maximum de l'amende peut être porté à 50 p. 100 du montant des dépenses consacrées à l'opération illégale.
<<En cas de récidive, le tribunal peut interdire pendant une durée de un à cinq ans la vente des produits qui ont fait l'objet de l'opération illégale. <<Le tribunal ordonne, s'il y a lieu, la suppression, l'enlèvement ou la confiscation de la publicité interdite aux frais des délinquants.
<<Le tribunal peut, compte tenu des circonstances de fait, décider que les personnes morales, sont en totalité ou en partie solidairement responsables du paiement des amendes et des frais de justice mis à la charge de leurs dirigeants ou de leurs préposés.
<<La cessation de la publicité peut être ordonnée soit sur réquisition du ministère public, soit d'office par le juge d'instruction ou le tribunal saisi des poursuites. La mesure ainsi prise est exécutoire nonobstant toutes voies de recours. Mainlevée peut en être donnée par la juridiction qui l'a ordonnée ou qui est saisie du dossier. La mesure cesse d'avoir effet en cas de décision de non-lieu ou de relaxe.
<<Les décisions statuant sur les demandes de mainlevée peuvent faire l'objet d'un recours devant la chambre d'accusation ou devant la cour d'appel selon qu'elles ont été prononcées par un juge d'instruction ou par le tribunal saisi des poursuites.
<<La chambre d'accusation ou la cour d'appel statue dans un délai de dix jours à compter de la réception des pièces.>> <<Art. 16. - Il est interdit de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif, notamment scolaire, et dans les moyens de transport collectif,
sauf dans les emplacements expressément réservés aux fumeurs.
<<Un décret en Conseil d'Etat fixe les conditions d'application de l'alinéa précédent.>> <<Art. 18. - Les associations dont l'objet statutaire comporte la lutte contre le tabagisme, régulièrement déclarées depuis au moins cinq ans à la date des faits, peuvent exercer les droits reconnus à la partie civile pour les infractions aux dispositions de la présente loi.>>
Art. 5. - Les articles
13 à 15 de la loi no 76-616 du 9 juillet 1976 précitée sont abrogés.
Art. 6. - I. - Jusqu'au
31 décembre 1992, toute propagande ou publicité en faveur du tabac ou des
produits du tabac est assortie d'un message de caractère sanitaire dans les
conditions fixées par un arrêté du ministre chargé de la santé.
II. - La surface consacrée annuellement dans la presse écrite à la propagande ou à la publicité en faveur du tabac ou des produits du tabac sera en 1991 inférieure d'un tiers et en 1992 des deux tiers à celle qui leur a été consacrée en moyenne pendant les années 1974 et 1975. Il sera fait application, à cette fin, de l'article 8 de la loi no 76-616 du 9 juillet 1976 précitée.
Ces dispositions s'appliquent aux contrats en cours à la date de promulgation de la présente loi.
II. - La surface consacrée annuellement dans la presse écrite à la propagande ou à la publicité en faveur du tabac ou des produits du tabac sera en 1991 inférieure d'un tiers et en 1992 des deux tiers à celle qui leur a été consacrée en moyenne pendant les années 1974 et 1975. Il sera fait application, à cette fin, de l'article 8 de la loi no 76-616 du 9 juillet 1976 précitée.
Ces dispositions s'appliquent aux contrats en cours à la date de promulgation de la présente loi.
Art. 7. - Le
Gouvernement fixe par décret la date d'une manifestation annuelle intitulée:
<<Jour sans tabac>>.
Art. 8. - Toute
infraction aux dispositions de l'article 6 est punie d'une amende de 25000 F à
250000 F. Le maximum de la peine peut être porté à 50 p. 100 des dépenses
consacrées à la propagande ou à la publicité interdite.
Le tribunal peut, compte tenu des circonstances de fait, décider que les personnes morales sont en totalité ou en partie solidairement responsables du paiement des amendes et des frais de justice mis à la charge de leurs dirigeants ou de leurs préposés.
Les associations mentionnées à l'article 18 de la loi no 76-616 du 9 juillet 1976 précitée peuvent exercer les droits reconnus à la partie civile pour les infractions aux dispositions de l'article 6.
Le tribunal peut, compte tenu des circonstances de fait, décider que les personnes morales sont en totalité ou en partie solidairement responsables du paiement des amendes et des frais de justice mis à la charge de leurs dirigeants ou de leurs préposés.
Les associations mentionnées à l'article 18 de la loi no 76-616 du 9 juillet 1976 précitée peuvent exercer les droits reconnus à la partie civile pour les infractions aux dispositions de l'article 6.
Art. 9. - A compter du
1er janvier 1993:
I. - Il est créé au livre III du code de la santé publique un titre VIII ainsi intitulé: <<Titre VIII. - Lutte contre le tabagisme>> et comprenant les articles L.355-24 à L.355-32.
II. - Les articles 1er, 2, 3, 6, 9, 12, 16, 17 et 18 de la loi no 76-616 du 9 juillet 1976 précitée deviennent respectivement les articles L.355-25,
L.355-24, L.355-26, L.355-29, L.355-27, L.355-31, L.355-28, L.355-30 et L.355-32.
III. - A l'article L.355-30, les mots: <<du code de la santé publique>> sont supprimés; au premier alinéa de l'article L.355-31, les mots: <<du présent titre>> sont remplacés par les mots: <<des articles L.355-24 et L.355-27>>; à l'article L.355-32, les mots: <<de la présente loi>> sont remplacés par les mots: <<du présent titre>>.
IV. - Les articles 4, 5, 7, 8, 10 et 11 de la loi no 76-616 du 9 juillet 1976 précitée sont abrogés.
I. - Il est créé au livre III du code de la santé publique un titre VIII ainsi intitulé: <<Titre VIII. - Lutte contre le tabagisme>> et comprenant les articles L.355-24 à L.355-32.
II. - Les articles 1er, 2, 3, 6, 9, 12, 16, 17 et 18 de la loi no 76-616 du 9 juillet 1976 précitée deviennent respectivement les articles L.355-25,
L.355-24, L.355-26, L.355-29, L.355-27, L.355-31, L.355-28, L.355-30 et L.355-32.
III. - A l'article L.355-30, les mots: <<du code de la santé publique>> sont supprimés; au premier alinéa de l'article L.355-31, les mots: <<du présent titre>> sont remplacés par les mots: <<des articles L.355-24 et L.355-27>>; à l'article L.355-32, les mots: <<de la présente loi>> sont remplacés par les mots: <<du présent titre>>.
IV. - Les articles 4, 5, 7, 8, 10 et 11 de la loi no 76-616 du 9 juillet 1976 précitée sont abrogés.
Article 564
decies Du code des impôts
Modifié par Loi
n°82-1126 du 29 décembre 1982
Sont
assimilés aux tabacs manufacturés :
1°) Les
produits destinés à être fumés, prisés ou mâchés, même s'ils ne sont que partiellement
constitués de tabac.
2°) Les
cigarettes et produits à fumer, même s'ils ne contiennent pas de tabac, à la
seule exclusion des produits qui sont destinés à un usage médicamenteux.
ASSOCIATION DES DROITS DES NON FUMEURS (DNF)
Le tabac diffère des autres drogues par ses faibles effets
psycho-actifs contrastant avec une forte accroche, menant rapidement à la
dépendance. Il contient de multiples composants dont le plus connu est la
nicotine, mais aussi d’autres alcaloïdes très peu étudiés et la fumée de tabac
recèle 4000 composés dont on ne connaît pas toujours le rôle.
On connaît les maladies liées à la consommation de cigarettes, on
connaît moins bien les effets de ses composés sur la dépendance, dont la
nicotine n’est peut-être pas le seul agent.
La nicotine a été classée comme « drogue » par l’OMS :
elle stimule la formation et la libération dans le cerveau reptilien, le plus
ancien, de monoamines, neuro transmetteurs modulateurs, qui sont la dopamine,
la noradrénaline et la sérotonine.
° la dopamine est considérée comme le médiateur du
plaisir par son action sur le système de récompense, qui fait aussi
intervenir le cortex, réalisant un circuit
° la noradrénaline régule les émotions, l’attention,
l’apprentissage
° la sérotonine module l’humeur, l’appétit...
Les monoamines sont « recaptées » par les terminaisons
nerveuses ou dégradées par des enzymes dont les monoamines-oxydases, MAO, ce
qui permet la régulation du système dont le rôle physiologique est la survie de
l’individu dans l’environnement.
Toutes les drogues activent le système de la récompense. Mais
quand un produit qui le met en jeu est consommé de façon importante et répétée,
le système ne se régule plus. C’est le cas du tabagisme, le fumeur consomme de
plus en plus de cigarettes pour faire remonter son taux de dopamine et
retrouver une certaine plasticité du circuit altéré. (Travaux de
Changeux)
La nicotine, ou peut-être d’autres composants de la fumée,
entraîne aussi la libération d’endorphines, d’hormones cortico surrénales, de
l’hormone de croissance, du NO (oxyde nitrique). Enfin, les récepteurs naturels
aux cannabinoïdes participent à la neurotransmission du système de récompense.
Il s’y ajoute un support génétique :
toute modification des gènes des transporteurs ou récepteurs des monoamines est
susceptible de renforcer ou réduire les risques de dépendance et la réussite du
sevrage.
Inhibiteurs de la monoamine oxydase.
Le taux de monoamines-oxydases est diminué chez le fumeur. (Fowler,
1996). Et, on a découvert dans la fumée de tabac des substances qui
inhibent l’action de ces enzymes, prolongeant et renforçant de fait l’action
des monoamines.
On constate souvent un état anxio dépressif chez les fumeurs et
les disthymiques consomment plus de cigarettes. Certains considèrent le
tabagisme comme un mécanisme de défense contre la dépression. Or, les
inhibiteurs des monoamines-oxydases (IMAO) ont été les premiers antidépresseurs
développés. Un peu abandonnés, vu leurs effets secondaires, ils ont été
remplacés par des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine comme le Prozac
® et d’autres antidépresseurs, comme le Bupropion (Zyban ®), inhibiteur de la
recapture de la dopamine et de la noradrénaline, utilisé en sevrage tabagique.
Villegier et coll. dont Tassin en 2003, expliquent que la diminution
du taux des MAO dans le cerveau des fumeurs serait indispensable pour renforcer
la sensibilisation à la nicotine et faciliter son effet de récompense. Dans ses
derniers travaux, publiés dans le Journal of Neuroscience en Janvier 2009, JP
Tassin explique que le système des 3 monoamines se découple au cours de
l’intoxication tabagique sous l’effet des inhibiteurs de la MAO, chaque
monoamine « roulant » pour son propre compte. Ce qui expliquerait une
diminution de l’efficacité des substituts nicotiniques au bout de quelques
semaines et les échecs à long terme du traitement de substitution.
Mais d’autres travaux suggèrent aussi le rôle du NO, oxyde
nitrique, des récepteurs aux endocannabinoïdes (le rimonabant est un inhibiteur
des ces récepteurs) dans la création de la dépendance et il est probable que
d’autres hypothèses verront le jour.
Enfin, il ne faut pas oublier que le tabagisme crée une dépendance
physique, psychologique et comportementale et que l’ensemble des processus qui
mènent à la dépendance est complexe, mettant en jeu un individu un produit et
un environnement.
En conclusion :
Tous les travaux font progresser la connaissance des dépendances
aux drogues, et on peut regretter que les travaux sur le tabac se soient
jusqu’à présent surtout intéressés à la nicotine.
Concernant les échecs du sevrage, ils sont surtout dus, quelle
qu’ait été la méthode de sevrage utilisée, au fait qu’arrêter de fumer ne
dépend pas seulement d’un médicament, mais surtout d’un travail sur soi pour
comprendre les mécanismes psychologiques de sa consommation, mettre en place un
changement de vie, des stratégies de défense contre la rechute et accepter si
nécessaire de se faire aider.
Les substituts nicotiniques et d’autres médicaments facilitent la
période de désaccoutumance à la cigarette, ils ne sont pas suffisants si ce
travail de changement n’est pas fait. Des centaines de milliers de fumeurs ont
pu arrêter seuls, car leur motivation avait été suffisamment mûrie avant de
prendre la décision d’arrêt.
Par ailleurs, la prévention et la législation sont toujours utiles
dans la démarche d’aide à l’arrêt.
LE POINT DE VUE DE DOCTISSIMO
Responsable
de la dépendance, la nicotine permet également de la combattre grâce à
l'utilisation de substituts dans le cadre d'un sevrage tabagique. On prête
ainsi à cette substance autant de vices que de vertus… Sachez distinguer le
vrai du faux avec Doctissimo.
"La
nicotine de la cigarette est responsable de la dépendance au tabac"
VRAI
"La
nicotine n'est pas cancérigène"
VRAI
A forte dose,
la nicotine peut être toxique. Néanmoins aux doses que s'administre un fumeur,
elle n'a pas cet effet toxique. Ce sont les 4 000 substances chimiques qui
l'accompagnent dans la fumé de tabac (goudrons, monoxyde de carbone - CO -,
métaux lourds…) qui sont dangereuses. Les goudrons sont les principaux
responsables du développement de cancers.
LE POINT DE VUE DES VAPOTEURS
L'article
contient deux âneries qu'il nous semble judicieux de signaler. Selon J-Y. Nau :
"Il
est désormais bien établi que de toutes les substances addictives, la molécule
de nicotine est l’une de celles qui déclenche l’une des plus fortes relations
de dépendance."
Ah bon ?
Il serait "établi" que la nicotine déclenche une forte relation de
dépendance ????
Je mets
au défi Dr Nau de citer une seule étude scientifique démontrant le caractère
addictogène de la nicotine chez l'homme. C'est un mythe, comme d'autres l'ont
déjà signalé, en France les Pr Molimard et Tassin. Seule, la nicotine ne rend pas
dépendant. La nicotine inhalée des cigarettes électroniques n'a
jamais rendu accro aucun jeune naïf de fumée de tabac : on n'en a pas
de signalement. Le tabagisme est addictif, à cause de la nicotine en
particulier, et à très faible intensité. Mais la nicotine consommée seule,
non.
Ceux qui
répandent ce genre d'ânerie ont droit au piquet jusqu'à la fin de leurs jours.
Et notre
bon journaliste scientifique complice du célèbrissime Pr Dautzenberg
d'ajouter :
"C’est,
schématiquement, la chute de la concentration de nicotine dans le sang
(nicotinémie) qui déclenche l’envie irrépressible de reprendre la consommation
de tabac."
Il n'y a d'envie irrépressible qu'avec le
tabagisme, pas avec la nicotine seule. Puisque J-Y. Nau se targue de
connaître le vaporisateur personnel (qu'il nomme cigarette électronique), il
faudra qu'il nous explique pourquoi les vapoteurs de nicotine baissent avec le
temps la concentration en nicotine de ce qu'ils vapotent, comme s'ils en
développaient une intolérance. "Schématiquement", on peut affirmer
que CE N'EST PAS la baisse de la nicotinémie qui suscite l'envie renouvellée de
vapoter. Ce schéma n'est pas valide.
La dopamine (DA) est un neurotransmetteur, une molécule biochimique qui permet la communication au sein du système
nerveux, et l'une de celles qui influent directement
sur le comportement. La dopamine renforce les actions habituellement bénéfiques
telles que manger un aliment sain en provoquant la sensation de plaisir ce qui active ainsi le système
de récompense/renforcement. Elle est donc
indispensable à la survie de l'individu. Plus généralement, elle joue un rôle
dans la motivation et la prise de risque chez les mammifères donc chez l'homme. Cette molécule est également impliquée dans certains
plaisirs abstraits comme écouter de la musique 2. À dose contrôlée, l'apport d'un agoniste de la dopamine améliore
plusieurs maladies dont la maladie de Parkinson et le syndrome des jambes sans repos. Elle
fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la
santé (liste mise à jour en avril 2013)
La varénicline,
développée par les laboratoires Pfizer, est un agoniste partiel des récepteurs
nicotiniques du système nerveux central. La spécialité
qui contient ce principe actif est
proposée à la vente dans le monde sous le nom de Champix, (Chantix aux États-Unis,
depuis février 2006). Son indication est l'aide à l'arrêt
du tabac fumé. Cette spécialité disponible uniquement sur
ordonnance, est surveillée de près par les autorités sanitaires en raison de la
possibilité de survenue de certains effets indésirables : attitudes
suicidaires, pertes de connaissance, crises d'épilepsie, qui peuvent avoir de
graves conséquences, entre autres chez les conducteurs d'engins (pilotes de
ligne, par exemple). La varénicline est le plus cher des produits de
substitution dans le traitement du tabagisme. Une cure de 12 semaines revient à
environ 500 € (chiffres 2008).
Voici
une liste non exhaustive des substances addictives :
·
Éthanol ;
·
Amphétamines ;
·
Anxiolytiques ;
·
Cocaïne ;
·
Neuroleptiques ;
·
Opiacés ;
·
Hypnotiques ;
·
Tabac (la dépendance peut être évaluée par le test de Fagerström) ;
·
Nicotine.
À cela s'ajoutent les dépendances sans produit, ou dépendances
comportementales :
·
la dépendance au jeu vidéo ;
·
le jeu
pathologique ;
·
l'oniomanie (les troubles du comportement
d'achat) ;
·
les troubles des conduites
alimentaires (TCA), notamment l'anorexie ;
·
les dépendances affectives et l'addiction sexuelle ;
·
les paraphilies (perversions
sexuelles) ;
·
la dépendance au travail, appelée aussi
ergomanie ;
·
l'addiction de la pratique sportive (bigorexie) ;
·
la procrastination ;
·
la tanorexie ;
·
les dérives sectaires ;
·
les automutilations.
c'est au cours de mes recherches sur le vih/herpès/diabète que je suis tombé sur les informations sur le vih/herpès/diabète ; information assez facile à trouver lors d'une recherche de std sur google. J'étais dans un complot à l'époque et je pensais que la guérison du vih / de l'herpès était un complot était quelque chose d'ignorant, j'ai trouvé cela assez intéressant à propos de la phytothérapie dr itua. J'ai posé des questions sur les remèdes à base de plantes sur les sites Web officiels sur le VIH/herpès/diabète et j'ai été banni pour cela par des modérateurs qui m'ont dit que je parrotais la propagande sur le VIH/herpès. cela a renforcé ma conviction qu'il existe un remède contre le vih / l'herpès / le diabète, puis j'ai trouvé une dame allemande du nom d'achima abelard dr itua pour la guérir du vih / du diabète, alors je lui ai envoyé un courrier à propos de ma situation, puis j'en ai parlé davantage et m'a envoyé son phytothérapie j'ai bu pendant deux semaines.et aujourd'hui je suis guéri pas de vih/herpès/diabète dans ma vie, j'ai cherché des groupes de vih/herpès pour tenter d'entrer en contact avec des gens afin d'en savoir plus sur le vih/herpès cure à base de plantes je croyait à ce moment que vous avez la même maladie que cette information vous est utile et je voulais faire de mon mieux pour diffuser cette information dans l'espoir d'aider d'autres personnes. ce dr itua guérit le vih, l'herpès, l'hépatite, le diabète, neuromusculaire maladies copd, fibrome, als et cancer. c'est un phytothérapeute avec un cœur de dieu unique, contactez emal..drituaherbalcenter@gmail.com www.drituaherbalcenter.com
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